Chère maman parfaite...

crédit photo: DavSav photo

Chère maman parfaite,

                                          
                                         Je ne passerai pas par 4 chemins, je vais aller droit au but : je te déteste. Ouais bon, je sais que ce n’est pas une belle façon de commencer une lettre, mais je me retiens de te le dire depuis 4 ans, 123 jours, 4 heures et 12 minutes. Comment se fait-il que je sois si précise, facile, c’est le moment exact où tu as décidé de débarquer dans ma vie au moment précis où la 2e petite barre est apparue sur le test de grossesse. Bon, au début je dois avouer que tu te faisais relativement tranquille (à mon grand bonheur) mais cela n’a pas été bien long que tu as commencé à être envahissante. Jusque-là j’étais capable de dealer avec toi. Ça commencé à se corser quand il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je ne serais jamais comme toi. De constater ça au début, ça fait mal. Pour te donner une image, c’est un peu comme si j’avais "déboulé " les marches de l’oratoire St-Joseph sur les fesses. Ce n’est pas tant les fesses qui en mangent un coup mais plutôt l’orgueil. Tu es partout, pas moyen de me laisser tranquille! Même lorsque je suis à l’épicerie, tu m’incites à jeter un coup d’œil discret aux autres paniers pour en faire l’analyse de leur contenu. Lorsque j’ouvre mon Facebook, tu es là. Lorsque je regarde la télé, tu es là. Tu as même trouvé le moyen de t’immiscer dans les émissions de mes enfants. Était-ce vraiment nécessaire de me faire sentir cheap à côté de la maman de Caillou ??!


Veux-tu bien me dire, il est où ton linge mou dépareillé, les cheveux qui tiennent de peine et de misère avec un élastique et le décor d’arrière-scène qui laisserait croire qu’il y a eu un bombardement dans ton salon ? Parce que moi, c’est mon quotidien. Il n’y a que toi qui réussis à me faire sentir coupable de ne pas ressembler à un GO de Club Med quand vient le temps de planifier les activités familiales. Parce que moi le soir en arrivant à la maison après 1H30 de trafic, 25 minutes à essayer de convaincre les enfants de mettre leur manteau à la garderie et 35 minutes à essayer de préparer un repas avec comme ambiance de fond des enfants qui se tiraillent, ben je suis un tiiiiiiiiiiiiiiiiiiii peu beaucoup fatiguée! Et là, ai-je vraiment besoin de te parler de ce qui se passe pas dans la chambre à coucher? Ben oui, pas besoin de jouer à l’effarouchée, moi maintenant quand je vais au lit c’est pour dormir et oui probablement quand je dors j’ai une petite coulisse de bave sur le coin de ma bouche. En plus, si ça se trouve, je ronfle! Rien de bien sexy, je te l’accorde, mais dis-toi au moins que quand ça m’arrive, c’est parce que mon sommeil est profond (ce qui est rendu un phénomène rare par chez nous). Ce qui explique que le matin en me levant je ne ressemble en rien aux femmes que l’on voit un peu partout dans les publicités, non moi, j’ai plutôt l’air d’avoir dormi sur la corde à linge pendant un ouragan.


Mais je me pose une question, existes-tu vraiment ou bien tu es le fruit de mon imagination ? Tu sais quoi, à bien y penser, je ne tiens pas vraiment à le savoir. Tu sais pourquoi? Parce que j’ai décidé que ton règne était fini.  F-F-I-N-N-I -FINI!


Parce que oui, des fois, j’ai l’air de faire un remake de Hulk quand je suis en colère. Ouin pis! Parce que oui, je ne sers pas toujours des repas dignes du guide alimentaire canadien. Ouin pis! Parce que ma maison à souvent l’air d’avoir été le lieu de tournage d’un épisode de Walking dead?  Ouin pis! Parce qu’il m’arrive parfois souvent d’acheter la paix. Ouin pis!? Et parce que ça m’arrive parfois d’avoir le goût de brailler ma vie parce que je me sens plus que dépassée. Ouin piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis?! Ça fini toujours par passer anyway!


Je suis à des années lumière de la perfection, c’est vrai. Mais une chose dont je suis certaine c’est que chaque jour je fais de mon mieux. Et ça, j’espère que mes enfants le comprendront un jour comme je l’ai compris. Si un jour, tu viens chez nous à l’improviste, c’est probablement dans un heureux bordel que tu trouveras notre maison. Si tu me croises à l’épicerie ou dans une quelconque salle d’attente il y a de bonnes chances que ce soit à ce moment précis que mes enfants décideront de faire leur fameuse imitation du bacon (qui je dois l’avouer est plutôt réussie). Si l’envie te prend alors de me juger, alors c’est toi qui n’auras rien compris. Ma vie est peut-être truffée de plein de petites imperfections, oui c’est vrai, mais cela ne change en rien l’amour que j’ai pour mes enfants. Et si pour avoir la chance d’être leur maman ça veut dire une maison qui ne dégage pas toujours (ou du moins pas longtemps) une fraîche odeur de M.Net, avoir les cheveux en bataille ou encore avoir droit à des crises spectaculaires en public, et bien emmenez-en du chaos!


Je te conseille fortement de te trouver une autre personne à embêter, moi j’ai assez donné. L’époque où je me tapais sur la tête est révolue! S’il te plaît, laisse les autres mamans tranquilles elles en ont déjà bien assez sur leurs épaules, je te suggère plutôt de rendre visite à certains de nos ministres…


Bon je te laisse, j’ai une attaque de bisous à aller faire!